The Last Frontier est le nom de la restructuration effectuée sur cet édifice, le dernier immeuble résidentiel dans le domaine du Mont-Blanc avant la frontière française, toute proche. Ce bâtiment a une très longue histoire: en effet, il se trouve là depuis plus de deux siècles. Certains témoignages photographiques de la fin du XIXe le montrent quand il était utilisé à des fins agricoles, entouré de verts pâturages, aujourd’hui remplacés par une belle forêt d’épicéas. Lors de la première guerre mondiale, avec le passage des Allemands, il a été détruit par le feu, puis il a été restauré pour un usage domestique, comme support d’une auberge adjacente. Ce n’est qu’aujourd’hui qu’il est à nouveau occupé, cette fois comme maison de vacances, notamment pendant la belle saison. En fait, sa position est difficile d’accès en hiver; peut-être est-ce précisément cette délocalisation géographique qui rend son architecture encore plus unique et spéciale. La particularité de l’ensemble du bâtiment est le toit en croupe ouvert sur trois côtés: cela crée un «télescope» naturel orienté vers la chaîne du Mont-Blanc et ses 4810 mètres au premier plan. La construction du toit avec une charpente en troncs ronds (usage fluvial) a été reprise des lignes architecturales du bâtiment d’origine.

La récente rénovation a fait appel aux techniques de construction les plus avancées, mais a préservé philologiquement le bâtiment d’origine autant que possible, du moins en ce qui concerne les matériaux: le bois et la pierre existants ont tous été réutilisés jusqu’au dernier élément. Avec son revêtement en pierres réemployées, la partie en élévation est écologique; les intérieurs ont été respectueusement réalisés en vieux bois de sapin et de mélèze. Les nouvelles parties ont été délibérément insérées dans le contexte avec un contraste évident pour ce qui est des couleurs et des matériaux. Le revêtement de la cuisine se distingue: il est en HPL moderne stratifié à haute densité, un matériau moderne et innovant possédant d’excellentes caractéristiques de résistance et de polyvalence, idéal pour la réalisation de systèmes d’ameublement autoporteurs. Une cheminée à bois permet de bien intégrer le confort en hiver, même si les très hautes performances énergétiques de l’ensemble du bâtiment emmagasinent une chaleur presque excédentaire.

La table à manger e été obtenue à partir des poutres principales de l’ancien édifice, qu’un artisan local a su interpréter en donnant une nouvelle vie à ce qui pouvait sembler inutilisable à première vue. Là encore, la base a été exécutée en contraste, avec un cintre en acier peint par poudrage. L’éclairage est principalement réalisé de manière ponctuelle avec des spots semi-encastrés qui ont été conçus dès les premières ébauches du projet, puisqu’ils ont été immédiatement câblés à l’intérieur de la toiture: il en résulte des pleins et des vides, avec une ambiance évocatrice, presque muséale, à l’exception du lustre imposant au-dessus de la table, où une séquence d’éléments en verre éclairés par des LED crée une lumière à 360° dans la salle à manger. Cette habitation isolée, conçue avec passion et réalisée avec une abondance de détails, est l’endroit idéal pour retrouver l’intimité familiale ou pour profiter de moments conviviaux dans un milieu suggestif et accueillant.